vendredi 30 mai 2014

Sur les fins dernières

Parmi les 5 preuves de l'existence de Dieu fournies par saint Thomas d'Aquin, et que le philosophe paysan Gustave Thibon a pu voir dans la Nature, c'est que tout a une fin. Et en définitive, positivement, la fin de toute chose, c'est Dieu. Ou encore la cause finale.
Le soleil? Il existe pour fournir de la lumière et de la chaleur, un cadre pour que la vie puisse se développer.
Une plante? Elle vit en vue de perpétuer son espèce, ou plus précisément de produire de la vie, et de la vie en abondance.
Un animal? Il recherche en permanence à augmenter sa vie ou celle des siens, toujours davantage plus de vie.
Un homme? Il a plein de questions, mais au fond, le taraude ce questionnement lié au but: pour quoi suis-je sur terre? Dans quel but? Et la réponse "être heureux" est quand même plutôt chouette!
Je m'étendrai peut-être plus tard dessus ailleurs, mais la joie provient de la réalisation de soi. Lorsqu'on utilise sa vue pour voir, cela provoque une certaine joie, un certain émerveillement. Celle-ci est souvent plus forte lorsqu'on retrouve la vue après l'avoir perdue: on a de la joie a voir sa valeur. De même quand on marche après un long moment assis, on est heureux de se servir de ses jambes; ou quand on arrive à résoudre une équation difficile en maths: on est heureux de se servir de beaux raisonnements pour atteindre un but.
La joie, le bonheur, sont donc particulièrement précieux. Et l'homme va chercher à acquérir ce bonheur, soit dans l'éphémère de l'instant quitte à se brûler les ailes, soit dans la fidélité à une ligne de conduite parfois exigeante et difficile demandant des sacrifices douloureux, mais en vue du bonheur à acquérir après.
L'homme est fait pour le bonheur.
Les actes qu'on pose qui aliènent notre liberté nous éloigne de cette capacité à choisir ce qui est bon pour nous et pourra nous rendre heureux. Les actes au contraire qui augmente notre liberté et notre capacité à choisir ce qui est bon pour nous sont bons. Dans la multitude des actes qu'on pose au cours de la journée, il y en a donc qui nous rapprochent du bonheur, d'autres qui nous en éloigne.
Je m'étendrai peut-être une autre fois là-dessus aussi, mais rapidement... si les concepts sont immatériels et que l'homme peut les saisir (un triangle a trois côtés, en soi, sans que je me serve de l'imagination pour visualiser un triangle... de même pour un myriagone avec 10.000 côtés d'ailleurs! Ma raison me fait saisir cette idée qui n'a pas de matérialité), alors il a en lui une part d'immatériel qui survit à la disparition de la matière. Et donc ce qui reste persiste sans matérialité.
La raison, qui nous fait saisir l'immatériel, est donc dans cette catégorie, au même titre que la volonté qui nous fait choisir via des idées ce qu'on fait, quitte (et surtout!) en allant contre notre nature. La preuve qu'on peut faire acte de volonté contre les instincts, c'est par exemple la chasteté volontaire à vie, ou le jeûne volontaire au nom d'idées.
Persiste donc de façon immatériel un principe propre à tout individu raisonnable qui contient la raison et la volonté, et qui doit bien, lorsque le temps d'agir matériellement s'achève, avec la fin du corps animé qui devient cadavre, choisir volontairement son état pour la vie après le temps.
Si la personne a parfaitement attaché toute sa vie à cherché le bonheur et que ses actes ont poursuivi ce but, alors tout naturellement, elle choisira l'état qui lui donne ce bonheur.
Si la personne a partiellement cherché ce bonheur, alors une étape de réorientation vers le bien, de réacquisition de la liberté perdue à cause des actes aliénants est nécessaire. C'est transitoire est s'achève sur la pleine orientation dans le choix du bonheur.
Si la personne s'est détournée complètement du bonheur et s'est mutilée au point de ne pas vouloir choisir le bonheur, alors elle se retrouve coincé dans le résultat de sa vie terrestre et se coupe d'elle-même du bonheur.
Ces deux états définitifs nous donnent donc à réfléchir aujourd'hui sur ce qui fait authentiquement notre bonheur (le but de notre vie) et sur les moyens à mettre en place pour l'atteindre.
La fin est bien plus importante que les moyens.
Recherchons donc ce qui fait réellement notre bonheur!

mercredi 21 mai 2014

De l'art de bien bloguer

Ce message se veut l'écho de cet article: OPINION Quatre règles simples pour (ré)humaniser le «territoire numérique»
J'ai déjà monté plusieurs blogs. Certains ont duré quelques semaines, d'autres plusieurs mois. Celui-ci devrait durer un peu plus, peut-être.
Tout ça pour dire que j'ai un peu d'expérience, et que ça me permet de prendre un peu de recul sur l'activité d'écrire un blog, qui est très différente de celle de lire un blog.
D'abord, un des risques, c'est de se centrer sur soi-même, et de n'être que le coeur, le sujet principal du blog. Enfin, un risque... mon premier blog était un compte-rendu de mes aventures au Pérou. D'un style très dynamique et en prenant du recul sur moi-même à travers la distance d'un surnom, j'essayais de tenir en haleine mes lecteurs. C'était sympa, je prenais un thème et je le développais avec mon expérience au quotidien. Je faisais voyager mes lecteurs, et je passais tout le temps pour un fou.
Après, les autres blogs ont essayé d'autres façons de faire, mais j'y avais moins d'intérêt. Je n'avais plus besoin de raconter ma vie, et c'était moins cool. Et puis, j'avais trouvé d'autres passe-temps.
Et puis... j'ai lu beaucoup de blogs, plein. L'envie est parfois forte d'écrire pour répondre. Mais les commentaires, c'est pas toujours le meilleur endroit pour avoir de la visibilité, ou pouvoir retrouver ses infos. J'ai donc du écrire un ou deux commentaires, puis je me suis lancé dans l'aventure de ce blog.
Je voulais éviter certains ennuis. L'un d'eux, c'est d'avoir des messages irréfléchis de deux phrases en commentaires qui attaquent sans argument et qui servent à rien. Si on prend des journaux très lus, et qu'on prend un sujet clivant, on a un phénomène de horde des commentateurs qui n'est pas très constructif, mais jette plutôt des anathèmes à droite à gauche.
La première règle, c'est donc privilégier la qualité à la quantité. Une sage décision. Ca permet de creuser les sujets. De lire des avis différents. D'affiner sa position avant de s'attaquer au thème. Pour creuser, on peut poser deux-trois questions à droite à gauche sur des articles parlant du sujet, puis on se lance, enrichi des avis des uns et des autres. Sa permet aussi de se poser à froid, ce qui évite les dangers inhérent au billet d'humeurs. Parfois ça vaut le coup de donner son avis à chaud. Mais ça présente le risque de facilement glisser vers les caricatures faciles.
La deuxième règle proposée, c'est de vérifier ses infos. Se faire le relais d'une fausse info, c'est pas terrible. Avoir des sources fiables (comme dans l'affaire du parachutiste survivant à une chute de 1500m), qu'on recoupe, ça permet de mieux cerner la réalité, ou de réaliser qu'on ne dispose pas d'assez d'information pour juger d'une situation. Google est un bon ami, wikipedia aussi, et si les infos se recoupent, alors on est plutôt bon.
La troisième règle est d'éviter l'anonymat. J'avoue que je chéris cet anonymat. C'est bien pratique. Si j'écris toujours sous le même pseudonyme, une certaine prudence et une certaine discrétion vis-à-vis d'internet me porte à conserver cette protection. Je ne suis pas le seul blogueur à utiliser un pseudonyme, et j'apprécie plusieurs de ceux qui le font, et je souhaite donc faire de même. Et je ne suis pas sûr que cela me décrédibilise...
La quatrième règle est de faire preuve de bienveillance. Et ça, c'est pas facile! Ne jamais prendre l'autre de haut, trouver dans ce qu'il dit ce qu'il y a d'intéressant (sinon, autant arrêter de le lire...), valoriser ce qu'on trouve de bon, remercier et même demander des conseils, des liens... bref, construire une relation de confiance. Ca permet de faire passer beaucoup de choses sans avoir l'autre qui se braque à cause de position trop "rentre-dedans".
Ces 4 règles sont en fait largement applicables à toute activité sur le net, mais concerne tout particulièrement la famille des blogueurs, qui ont une voix qui a une portée (parfois très grande).
Un principe sous-jacent à ses 4 règles et je finirai là-dessus, c'est de chercher à bien faire.
Il faut chercher à faire ce qui est juste et bon.

mardi 13 mai 2014

Vérité et vraisemblance

Ca fait depuis quelques jours que je mûris cette idée, aujourd'hui, je voudrais parler de vérité et de vraisemblance.
Petit exercice de définition: est vrai ce qui correspond à la réalité, est vraisemblable ce qui semble correspondre à la réalité.
Peut-on avoir un accident de parachute, se jeter de 1500m d'altitude (au-dessus du niveau du sol) et s'en sortir vivant? Invraisemblable, non? Et pourtant parfaitement authentique. Le meilleur article que j'ai pu trouver sur la question est en espagnol et raconte comment un péruvien de 31 ans, Amasifuen Gamarra, a réussi à survivre malgré un problème de parachute. L'information date du 7 Mai 2014.
La première fois que j'ai eu l'info entre les mains, c'était une bête réplique de l'annonce AFP, et aucun travail n'avait été fait: un miracle, survie d'une chute de 1500m alors que le parachute ne s'est pas ouvert et que le sous-officier est tombé inconscient alors qu'une sangle s'est enroulé autour de son coup. Aucune fracture.
Plusieurs points: d'abord, il en était à son cinquième saut, ensuite, il est bien en vie et va bien, et la chute a bien eu lieu. Mais toute la vérité n'est pas faite sur cette histoire. Il semblerait que lorsque la sangle s'est détaché, une partie du parachute s'est bien ouverte, mais pas complètement, ce qui a bien pu ralentir la chute, même si ça n'a pas autant ralenti que l'on aurait pu l'espérer. Il n'est donc pas tombé en chute libre. Mais quand on sait combien de parachutistes ont pu mourir à cause de problème de sangle et d'ouverture de parachutes... s'en sortir sans une fracture... ça tient quand même du miracle!
Réponse: oui on peut tomber de 1500m d'altitude, avoir un problème avec son parachute, atterrir inconscient mais en vie.
Et pour revenir au tout début, c'est vrai mais invraisemblable. Dans les commentaires du journal que je lisais, certains cherchaient un "truc". Et le truc, c'est l'ouverture partielle du parachute. Ce qui serait encore plus invraisemblable, ce serait la chute de 1500m, sans parachute du tout, sans aide d'autre personne, et d'atterrir en chute libre sans dommage. Mais là encore, en allant chercher la petite bête, il est possible de se retrouver (avec beaucoup de chance) dans une zone de forêt dense où les branches amortissent la chute avant de finir en tombant dans l'eau. Situation invraisemblable mais possible.
L'être humain a plus de facilité a croire le vraisemblable que le vrai. Quand on regarde 100 ans en arrière la technologie qui existait, ce qu'écrivaient les auteurs de science fiction, et la situation qu'on connait aujourd'hui, nous vivons dans un monde invraisemblable pour l'époque d'alors. Mais notre monde est bien vrai.
Les mensonges vraisemblables passent d'autant mieux qu'ils sont gros. En tant que mensonges, ils sont faux, mais si la vérité est invraisemblable, l'humain sera spontané plus porté à accepter le mensonge. Ca a un côté confortable d'accepter des propositions, des phrases qui sont vraisemblables, quoique fausses. Et lorsqu'on pointe du doigt sur les incohérences, plusieurs postures existe:
-Le rejet, le déni, le refus de l'incohérence permettent de ne pas se poser la question. On passe rapidement sur ce qui ne va pas, et tant pis. Attitude confortable, paresse intellectuelle, c'est l'accumulation des incohérences qui peut pousser la personne vers une attitude plus constructive.
-La minimisation, l'explication à la va-vite permettent de prendre l'incohérence telle qu'elle se présente, et de la considérer comme étant insuffisante pour remettre en cause ce qui existe déjà. Si notre explication permet d'expliquer 90% des situations, tant pis pour les 10% qui restent. Sauf si ceux-ci grandissent en importance parce que la minimisation apparaît pour ce qu'elle est, une réduction excessive de la réalité. On peut alors chercher une remise en question plus profonde.
-L'acceptation des faiblesses de notre modèle de pensée et la révision de celui-ci, selon la profondeur qu'on y met, donne un vrai soutien pour aller vers la vérité. La reconnaissance des limites d'un modèle permet d'évoluer sereinement avec lui et de changer de façon de voir les choses si celui-ci ne fonctionne plus.
Les comparaisons, les analogies, les modèles permettent de faire fonctionner en théorie le monde d'une façon qui se veut la plus proche possible du fonctionnement réel et pratique de celui-ci. Je finirai sur deux exemples. Le premier, c'est la structure de l'infiniment petit. Quand j'étais en cinquième, on me parlait atomes et on me disait que c'était composé d'un amas de protons et de neutrons au centre, et comme un système solaire dont le noyau serait le soleil, les petits électrons tournaient autour. Avec la règle du duet et de l'octet, le fonctionnement des molécules s'expliquait plutôt bien jusqu'à des atomes ayant 18 électrons. En prépa, on nous parle de choses plus compliquées et plus fines, avec des orbitales atomiques un peu chaotiques, des zones où les électrons peuvent se trouver (en gros) et ceux-ci sautent de l'une à l'autre, et les tout petits photons vont et viennent à une fréquence démente pour faire sauter les électrons d'un endroit à l'autre. De nouvelles règles apparaissent avec électrons qui se baladent par paire pour faire des liaisons covalentes, et on nous explique les limites du modèle avec des cas particuliers, qu'on explique quand... on se fait de la physique quantique ou un master-doctorat de sciences fondamentales dans l'infiniment petit, avec des règles toutes plus folles les unes que les autres... mais qui expliquent mieux le réel.
On s'approche à chaque fois de la vérité, mais on sait qu'on explique pas tout. A chaque fois, la force du modèle tient à l'étendue de ce qu'il explique. On a besoin du plus petit modèle pour expliquer, et les autres, pas forcément. D'autres s'en serviront mais pas nous! On a pas besoin de tout savoir... Mais c'est merveilleux de voir combien le monde est immense... et beau!
Le deuxième exemple, c'est les couleurs. La magie des couleurs, c'est la perception de longueurs d'ondes par l'oeil. Tout ce qui bouge entre 400 et 800 nanomètres, en gros, et qui rentre dans l'oeil nous fait percevoir une couleur. Mais c'est un peu plus compliqué que ça, et les débats sur la couleur d'un objet (c'est vert... non, c'est bleu... non c'est turquoise mais un peu olive... euh...^^) font voir combien la perception change d'une personne à l'autre. En pédologie, quand on étudie les sols, la couleur (précise) est essentielle, et on a pour cela un code. Je vous met un lien. Si on veut avoir la couleur le plus objectivement possible, on utilise la charte Munsell, qui existe à la base pour les colorants. Et là, avec toutes les couleurs plus ou moins sombres, plus ou moins bleues, vertes ou rouges, on arrive à se mettre d'accord. D'accord sur un nom qui ressemble pas à grand chose, avec des chiffres et des lettres, mais on se met d'accord! Pour trouver la "vraie" couleur, entre ce qui est perçue, ce est qui altère la perception et le jugement, et ce que nos souvenirs nous disent des couleurs alors que notre vue évolue, il y a de quoi s'arracher les cheveux! Sans compter que nos goûts évoluent au fil du temps ce qui modifie encore notre jugement, et que la luminosité va encore mettre son grain de sel...
Bref, tout ça pour dire que trouver ce qui est vrai, ce qui correspond à la réalité, est parfois invraisemblable, mais quand on y arrive, on trouve une vraie joie, c'est source d'émerveillement, et cela ouvre souvent à plus grand encore, puisque l'on découvre de nouveaux domaines inconnus et passionnants.
Merveilleux pour qui sait conserver un regard d'enfant.

mardi 6 mai 2014

Juger en vérité: le cas de l'homosexualité

Depuis 2 ans déjà, la question de l'homosexualité a agité pas mal de milieux. En France, avec les manifs pour tous, la question s'est posée avec beaucoup d'acuité dans les milieux cathos, et on trouve plein d'articles où les uns et les autres défendent des positions qui sont forcément, la meilleure possible.
Les arguments ne sont pas tous de même nature, les références non plus bien sûr, et tout le monde ne va pas dans le même sens.
La phrase choc du pape François lorsqu'il parlait des personnes homosexuelles: "Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger?" a bien sûr ému beaucoup de monde. Rappelons simplement quelques éléments:
On distingue le jugement des actes et des situations d'une part, du jugement des personnes d'autre part. Ceux qui ne distinguent pas les deux ne vont pas très loin. Ils réduisent l'autre à un trait de caractère, comportement, une caractéristique, et ferme le mystère de l'autre. Dire: c'est un blond, c'est un ch'ti, c'est un gros, c'est un hétéro, par exemple, c'est renfermer une personne entière dans un seul élément. C'est encore plus vrai pour une population: les roux, les normands, les petits, les lesbiennes. Si on est capable de comprendre que la personne n'est pas réductible à un élément, même si celui-ci le qualifie, on fait déjà un pas. Ainsi, quelqu'un qui vole est bien plus que juste un voleur: c'est une personne qui a un moment, a volé. Un alcoolique est bien plus qu'un ivrogne: c'est une personne qui souffre de trop boire et de ne pas réussir à se contrôler. Parfois, ça ne dure qu'un temps (on peut guérir d'une maladie par exemple, ou d'un travers, ou changer de métier). Parfois c'est pour toute la vie (quand on a perdu une jambe, même en remettant une prothèse, ça n'enlève pas le handicap, ça la cache).
Quand le pape parle de la personne gay, il ouvre des dimensions qui sont cachées dans une phrase parlant des gays en général. Il prend la personne avec son histoire (s'il cherche le Seigneur) et entre dans une démarche dynamique et non figée.
Il n'y a donc pas condamnation de la personne a priori.
En revanche pour les actes et les situations, la première épitre de saint Paul aux corinthiens est toujours d'actualité, comme le catéchisme de l'Eglise catholique (2357-2359) et la Tradition de l'Eglise.
Saint Paul d'abord, sur la possibilité de juger (1 Co, I): Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? (2) Pourquoi pas, à plus forte raison, les affaires de cette vie? (3) Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les rapaces, ne posséderont le royaume de Dieu. (8-10).
Saint Paul juge donc et condamne des péchés, et indique que ceux qui se réduiront à leur péché sans chercher à en sortir, à se convertir, à abandonner qui l'injustice, qui l'impudicité, qui l'idolâtrie, ne possédera pas le royaume de Dieu.
Connaitre le péché, c'est savoir ce qui est mauvais pour soi, pouvoir s'en détourner, se convertir et arrêter de faire du mal.
L'acte homosexuel, selon le catéchisme de l'Eglise catholique, ferme l'acte sexuel au don de la vie (2357). Les dimensions de l'acte sexuel étant l'union (des corps et des âmes), le plaisir sexuel et l'ouverture à la vie (ou procréation), tout acte qui sépare une des trois dimensions des deux autres appauvrit l'acte sexuel. L'acte homosexuel est foncièrement stérile et une des trois dimensions est systématiquement absente. On peut donc dire: "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés". Et on ne parle bien que des actes.
Dans un article que j'ai lu récemment, l'auteur parle du passage de l'évangile avec la femme adultère: l'adultère y est reconnu comme péché et la solution de Jésus: Va et ne pèche plus, signifie clairement que la femme doit arrêter de commettre des adultères. Pourtant, dans l'article, au lieu d'arriver à la conclusion que les gays devraient arrêter de poser des actes d'homosexualité, et donc arrêter de pécher, la solution proposée est différente: comme il y a des joies et des peines dans les couples homosexuels comme dans tous les couples, elle n'a pas à se positionner et laisse chacun à sa conscience, quitte à s'opposer à la doctrine de l'Eglise.
Ne pas nommer un péché comme tel, faire croire que ce n'en est pas un, c'est s'enfermer dans une auto-justification qui nie le mal causé par ces péchés. Parce que "je ne me sens pas coupable", parce que je pense que "je ne blesse ni moi, ni ma relation au frère, ni ma relation à dieu...", alors un mal n'en est plus un.
Quand on fait un mal, on ne s'en rend pas toujours compte. Parfois, une vie entière se passe, dans laquelle on fait régulièrement du mal à quelqu'un, et on ne s'en rend pas compte, ou on ne pense pas qu'on fasse du mal. Et pourtant, des personnes sont blessées, des relations sont abîmées, et on ne s'en rend pas forcément compte.
Quand on a fait du mal, quand on a vu et subi les conséquences de ce mal, on réalise combien l'acte est mauvais et combien il est important de condamner l'acte, et de ne plus recommencer à le faire.
La voie étroite consiste à condamner le mal, qu'on connait et qu'on nomme (devoir de justice) et à pardonner la personne, qu'on apprend à connaitre et qu'on aime (devoir de miséricorde).
Ne pas dénoncer un mal est une complaisance envers ce mal. Il faut amener la personne à assumer en vérité ses responsabilités, et aller de l'avant.


Addendum: Pour aller plus loin, sur la conscience et la vérité: http://blog.lanef.net/index.php?post/Newman%2C-Docteur-de-la-conscience
Add2: Réflexion sur le "Qui suis-je pour juger du pape François" : http://www.france-catholique.fr/Qui-suis-je-pour-juger-retour-sur.html