mardi 4 novembre 2014

Du sens des priorités

Savoir ce qui est important et ce qui l'est moins, voila bien un signe d'intelligence.
Et il est de coutume dans les débats de considérer sa position comme plus importante que celle de l'autre, mieux appropriée, plus adaptée.
Sans savoir ce qu'il en est vraiment sur un point particulier, je m'interroge tout de même. Ici rentre la prudence...
J'ai déjà parlé des fins dernières. Et il me semble important d'être exhaustif, même si c'est fait de façon brève, sur la question. En tout cas, de ne pas tronquer toute une partie de la question. Et au détour de la fête des défunts du 2 Novembre, on entend beaucoup parler d'espérance et de miséricorde, de paradis, de défunts heureux qui nous attendent là-haut... et il faut en parler.
Ne parler que de ça si on en touche juste un mot, c'est peut-être aller vite sur l'essentiel et un appel à creuser la question, mais en lisant à droite à gauche, j'ai souvent le sentiment qu'on voudrait résumer le message à juste ça et ne pas voir le reste.
Un public non chrétien par exemple à qui on fait découvrir le paradis, c'est présenter ce qu'il y a de plus important, puisque c'est ce vers quoi on tend, notre essentiel, notre but véritable quand on est croyant: ce bonheur qui nous est promis.
La promesse de la résurrection et du ciel, c'est le coeur de notre foi, bien sûr.
Mais ne parler que de ça, sans mentionner qu'on ne va pas tous au paradis et que beaucoup certainement doivent d'abord passer par une purification (comme l'or passé au feu qu'on fond et refond pour en enlever les impuretés, ou les draps lavés et relavés jusqu'à ce que les tâches disparaissent définitivement), ça me semble boiteux.
Je récidive et je me répète, je me trompe peut-être et peut-être qu'il faut d'abord ne parler que de paradis. Ca dépend des circonstances et du public qu'on vise, et la façon dont on traite la question. Mais ne jamais parler dans ces périodes-là d'enfer et de purgatoire, c'est le risque qu'on arrête de prier pour ceux qui ont tant besoin de nos prières (au purgatoire) et à qui on le doit par devoir de justice; et le risque que des personnes menant une vie de désordre la poursuive et se jette tout droit en enfer, et à qui on doit annoncer la vérité, par devoir de charité (et non pour jeter des anathèmes).
Sans aller jusqu'à un exposé sur l'enfer pour attirer les gens au ciel (ce qui est prendre la question à l'envers et serait surement contre-productif), mentionner son existence me parait important. Lire le passé permet de regarder l'avenir et de rectifier le tir de notre destin en changeant nos comportements du présent. On ne devient pas heureux automatiquement.
D'abord parler du ciel, bien sûr. Ce bonheur qui nous attend est prioritaire, mais il ne saurait nous empêcher de parler du reste. Dire qu'on va vers le bonheur sans dire qu'on peut en être privé dans certaines conditions? Je ne pense pas que cela soit prudent, mais je me trompe peut-être. C'est bien parce qu'il est si facile de passer à côté du bonheur qu'il faut dire que celui-ci existe et dans un même mouvement qu'on risque de passer à côté. Peut-être que je changerai d'avis sur la méthode avec le temps... C'est l'art et la manière, ça s'apprend...
Ce qui est sûr, c'est que l'essentiel, c'est le bonheur éternel. Le seul essentiel, c'est le ciel.

dimanche 2 novembre 2014

Courte histoire de France à travers ses saints...

Parfois, je me demande vraiment pourquoi les gens n'étudient pas plus l'histoire... ^^ Enfin, l'histoire en profondeur, sur plusieurs siècles...
La France, fille aînée de l'Eglise, bien des fois apostates, et ayant renié de multiples fois les promesses de son baptême, s'est sortie bien des fois de situations qui paraissaient plus tragiques qu'aujourd'hui...
Entre les grandes hérésies, les luttes intestines, les guerres de religions, les schismes liés au gallicanisme, des antipapes français à Avignon, les persécutions de la révolution, les différents mouvements politiques laïques violemment anti-catholique et anticléricaux, les lois contre les religieux dont l'apogée arrive avec l'expulsion des ordres hors de France en 1905... l'histoire de la France catholique n'est pas une longue période de gloire cathédralesque précédent un terrible XXe sicèle apostat menant à un XXIe siècle sans espoir...
En réalité, malgré des curés de campagne sous-instruits, malgré des chanoines ignorant tout de la situation des pauvres confiés à leurs soins, malgré des nominations par les politiques d'évêques et autres responsables religieux... malgré tout ça, la France a gardé son identité catholique et est revenu à sa foi bien des fois...
Oui, la France, comme royaume hier et comme état aujourd'hui, est une terre de bien des pays... une terre dont émerge régulièrement des saints qui bouleversent la destinée de notre pays. Petit exposé:
A Lyon au deuxième siècle, capitale des Gaules, sainte Blandine est jetée aux lions avec plusieurs dizaines d'autres chrétiens. De cette terre jaillira une moisson abondante pour l'Eglise.
A Paris au troisième siècle, saint Denis est le premier évêque et meurt décapité: il est le saint patron du diocèse de notre capitale qui connaîtra son lot de grands saints.
A Poitiers, au quatrième siècle, saint Hilaire devient évêque et lutte contre l'arianisme qui fait des ravages et sera nommé docteur de l'Eglise. Le premier d'une liste d'évêque qui compte bien des saints...
Toujours au quatrième siècle, on a le hongrois saint Martin qui fonde le premier monastère français. Il est célèbre pour avoir donné la moitié de son manteau à un pauvre.
Au cinquième, on a sainte Quitterie qui meurt tuée par son père car elle refuse d'être mariée de force. Elle aura bien plus apporté à la cause des femmes en France que nos féministes d'aujourd'hui! Saint Céline et sainte Geneviève sont de la même époque!
Fin sixième début septième, saint Eloi fonde des hospices, hôpitaux, monastères...
Au neuvième, sainte Solange meurt pour garder sa pureté. Son culte est très populaire du côté de Bourges.
Fin dixième début onzième, saint Odilon répand le culte de Notre Dame dans les monastères et institue la fête de la commémoration des morts le 2 Novembre. Un de ces grands abbés de Cluny.
Au douzième, saint Bernard, docteur de l'Eglise, réforme l'ordre des bénédictins qui n'était plus trop ça. Il fonde l'abbaye de Clairvaux, apaise les querelles entre rois et seigneurs, maintient l'unité de l'Eglise qui était sérieusement mise à mal...
Même époque, saint Dominique, espagnol, introduit en France la dévotion au rosaire, convertit les cathares en région narbonnaise et toulousaine, fonde l'ordre des frères prêcheurs, des intellectuels, dont sortiront entre autres saint Albert le Grand et saint Thomas d'Aquin... Et les cathares, c'était pas super catho... (en Italie, c'est l'époque de saint François d'Assise, qui embrasse aussi la vie de pauvreté...)
Treizième, saint Louis bien sûr! Le roi chrétien par excellence. L'époque des cathédrales. La sainte Chapelle et la Sorbonne. Il laisse la France en paix et prospérité.
Au seizième, sainte Germaine est un modèle de sainteté cachée. Dans la région de Toulouse, son culte est immense: le lieu où elle est morte est la destination de nombreux pèlerinage sans arrêt depuis cinq siècles...
Même époque, saint François de Sales, qui fonde l'ordre de la visitation et écrit l'introduction à la vie dévote et le traité de l'amour de Dieu. Combien de convertis et de sanctifiés grâce à lui? "A chacun son chemin de sainteté", pour résumer son enseignement en une phrase.
Dix-septième, saint François Régis, jésuite, attire les foules, catéchise, évangélise... Encore une fois, son tombeau est un lieu de pèlerinage très fréquenté.
Début dix-huitième, saint Louis Marie-Grignon de Montfort fait tout pour Jésus par Marie. La Vendée est littéralement convertie par lui. Ses apports pour l'Eglise sont immenses. Sa devise est reprise par saint Jean Paul II "Totus tuus": Tout à toi (Jésus, par Marie).
Au dix-neuvième, alors que la foi avait péréclité, on assiste à un formidable renouveau, tant et si bien qu'à travers le monde, la moitié des missionnaires sont français. Saint Pierre Chanel dans les îles près de Nouvelle Calédonie, par exemple. Et le saint curé d'Ars en France, qui part de trois paroissiens au début de son ministère à attirer les foules à la fin de sa vie. Et on doit à sainte Catherine Labouré la médaille miraculeuse. A sainte Bernadette Soubirous Lourdes. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, docteur de l'Eglise, et responsable d'un nombre immense de conversions...
Au vingtième siècle, on compte encore le bienheureux Charles de Foucauld, Marthe Robin, une foule immense de martyrs lors de la deuxième guerre mondiale tués parce que prêtres ou même plus simplement catholique...
La Foi est ébranlée en France? Ce n'est pas la première fois! Et ce n'est peut-être pas la dernière. Mais à chaque fois, des saints brûlants de l'amour de Dieu ont jailli. Ces amis de Dieu ont converti notre beau pays qui est aussi le deuxième où il y a eu le plus d'apparitions mariales officielles. Et des germes d'espérance, j'en vois de merveilleux.
La France est à la sainte Vierge: elle veille sur nous.
Le royaume du Christ est à son image: persécuté sans cesse, il ressuscite sans cesse.