vendredi 11 juillet 2014

De la force

Je continue ma réflexion sur le bonheur.
Dans l'article précédent, je montrais comment la science, après la piété et la crainte, sert pour atteindre le bonheur.
Aujourd'hui, je vais parler de quelque chose d'un peu plus viril, encore que (!), de la force.
D'ailleurs, ça me rappelle cette réflexion qui est que comme modèle de virilité pour un jeune, rien de tel que de prendre l'exemple de saint Jeanne d'Arc. Bim, rien que ça.
Essayons une définition de la force... on va considérer que c'est ce qui assure la fermeté dans les difficultés et la constance dans le bien. Elle rend capable d'affronter les épreuves et les difficultés. Est-ce que cela nous permet de parvenir au bonheur?
La force physique est souvent la première chose à laquelle on pense quand on parle de force. C'est d'ailleurs dommage lorsque certains veulent opposer force et douceur, mais j'y reviendrai.
L'activité physique répétée donne une force qui permet de faire des actions plus difficiles (porter des altères de 50 kg au lieu de 40 kg par exemple) et pendant plus longtemps. Il y a donc une dimension d'intensité, plutôt masculine, de faire ponctuellement quelque chose d'intense (comme un sprint) et une dimension de durée, plutôt féminine, de faire quelque chose pendant longtemps malgré la présence d'une difficulté (comme être enceinte pendant 9 mois).
La force permet donc de faire quelque chose de difficile.
La force physique permet de faire un effort ponctuel qui demande un investissement d'énergie ciblé comme un effort plus long qui demande le maintien dans le temps de l'utilisation de son énergie.
C'est quelque chose de bien.
Mais à ce niveau-là, on voit mal comment atteindre le bonheur avec cette force-ci si on s'arrête là. Elle est très utile car elle va nous servir de moyen pour accomplir des actions. Mais le bonheur ne repose pas dans le faire... mais dans l'être.
Et être fort... c'est être ferme et constant. C'est être capable de déployer un effort. Il y a la dimension physique, avec toute son importance, mais il y a aussi une dimension plus spirituelle. Lorsqu'il y a une épreuve qui nous tombe dessus, peu importe les muscles, c'est la constance de la volonté, la fermeté dans le choix de la décision qui montrent la force intérieure d'une personne.
Cette dimension interne est moins visible, mais plus impressionnante. Par exemple, celle de la fidélité jusqu'au bout. Qui est très belle. Ou celle du don de soi, du don de sa vie en un instant comme Péguy dans les tranchées et tant d'autres sur un champ de bataille. Du sacrifice quotidien de soi, comme tant de mères qui vivent pour leurs familles jusqu'au dernier instant d'une longue vie.
Parce que la force, c'est dire oui ou non dans les moments les plus importants, les situations de dilemme, mais c'est aussi poser au quotidien le oui et le non dans les plus petits moments, toutes ces petites teintes de couleur qui donnent sa luminosité et sa clarté à la mosaïque de notre vie lorsqu'ils nous libèrent et nous amènent vers le bonheur.
Toutes ces acceptations, tous ces renoncements, ce sont des preuves de force lorsqu'ils nous font renoncer à un plaisir ou un bien facile au profit d'un bien qui fera plus surement notre bonheur.
Il y a de nombreux obstacles au bonheur: torpeurs, fatigues, doutes, incertitudes, peurs paralysantes, et bien d'autres. La force vient lever ces obstacles qui nous empêchent d'être heureux.
Etre heureux, c'est difficile. Mais ça en vaut le coup.
La force, serviteur du bonheur, nous aide à lever les obstacles qui obstruent la route y menant.

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