lundi 2 juin 2014

De l'être, et du temps

Dans mon message précédent, j'ai abordé de façon un peu confuse le thème des fins dernières.
Commencer par la fin, c'est tout de suite fixer le but vers lequel on veut tendre.
Quel général ne compte ses soldats et les forces adverses avant de se lancer dans la bataille? Et s'il ne peut gagner, trouve une échappatoire pour éviter une boucherie inutile?
Quel architecte commence la construction d'une maison avant d'en avoir établi les plans? Et s'il ne peut prévoir toutes les salles, ne ménage des issues de secours pour pouvoir continuer la construction?
Quel coureur ne regarde devant lui vers la ligne d'arrivée? Et ne prépare sérieusement son entraînement pour assurer la meilleure performance possible?
Ainsi, ce n'est pas prendre les choses complètement à l'envers que de dire que là où on va et ce qui compte vraiment, c'est le bonheur.
Utopie?
Notre vie sur terre a un début (la conception 9 mois avant la naissance), une fin (on ne connait pas grand monde qui soit encore en vie 200 ans après la naissance), et entre les deux, un présent qui court, qui court...
Un présent du passé, qui s'actualise dans notre mémoire. Il a coulé comme l'eau entre nos doigts, et nous n'avons plus de pouvoir sur lui.
Un présent du futur, qui s'actualise dans notre imagination. Il n'est pas encore là, mais il ne cesse de venir à nous.
Un présent du présent, qui est le seul lieu de notre pouvoir et de notre action. Si on veut chercher le bonheur, alors il faut agir maintenant. En étudiant le passé, en scrutant l'avenir, en vivant dans le présent et en agissant maintenant.
Le temps nous échappe, bientôt il n'y en aura plus pour nous.
Que faire?
Les minéraux ne peuvent rien. Ils attendent et subissent le travail du temps. Ils sont la passivité même.
Les plantes croissent et luttent sans cesse pour vivre et se reproduire. Elles travaillent dans le temps et vivent avec lui. Elles prennent le temps de prendre leur temps. Lorsque l'hiver dure encore, et que les premiers rayons du printemps brillent au travers des cieux, elles se préparent déjà à l'été, sans rien savoir et en réagissant passivement à leur environnement sans prise sur lui. Elles réagissent de façon passive. Il y a plus d'être dans la réaction que dans l'inaction.
Les animaux se développent à travers un outil supplémentaire et façon: les sens. Au fil du temps, ceux-ci s'affinent puis s'usent et leur permettent de réagir à leur environnement en apprenant à le connaitre. Il y a chez eux une connaissance sensible du monde qui devient de plus en plus grande. Cette connaissance qui se développe aussi dans l'imitation leur permet de reproduire sans les comprendre tout un panel d'actions fascinantes. Ils agissent de façon active. Il y a plus d'être dans l'action que dans la réaction passive.
L'homme "dispose" d'un outil encore plus fascinant, tout en possédant tous les autres précédemment cités: l'intelligence. Il comprend et réfléchit le monde. De l'esprit, il l'englobe tout entier et dépasse la connaissance sensible pour la connaissance intellectuelle. Celle-ci s'affine au fil du temps, et permet à travers la volonté de choisir ce qui semble bien et ce qui semble mal. Le temps le travaille. Il y a plus d'être dans l'action volontaire que dans l'action instinctive.
Le temps dont nous disposons ne devrait être utilisé que pour accroître notre être, et l'être le plus utile et le plus haut. Pour l'homme, c'est l'intelligence et la volonté. On ne devrait penser nos journées, nos vies que dans le but de comprendre authentiquement ce qui est bien et mal, et d'y soumettre nos comportements pour tendre entièrement vers le bien, vers le bonheur.
A la mort, on aura plus le temps de différencier le bien du mal, de choisir le bien plutôt que le mal. Ou plutôt, à l'instant de la mort, avec ce qu'on aura pu distinguer du bien et du mal, on choisira pour de bon le bien pour nous qui est le bonheur ou le mal pour nous qui est de s'en séparer.
La vie est trop courte pour ne pas en profiter dès aujourd'hui pour discerner notre bonheur et le poursuivre!
Il est grand temps de trouver ce qui nous rend pleinement heureux... et de le poursuivre!

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