mardi 3 juin 2014

Sur l'acte et l'éternité

Je poursuis ma réflexion sur les fins dernières qui m'avait fait aborder l'être et le temps pour toucher aujourd'hui la dimension éternelle des actes posés dans le temps.
Comme je l'avais indiqué en reprenant saint Augustin dans ses confessions, le seul moment sur lequel on peut agir, c'est maintenant. Le passé n'est plus, le futur n'est pas encore, il n'y a que maintenant.
L'éternité est souvent définie de façon négative: hors du temps, enfermée dans son immobilisme, autre chose... Hors, Benoit XVI, quand il n'était encore que cardinal, décrivait ainsi l'éternité comme le présent contemporain à tous les temps, la force créatrice qui porte tous les temps et qui englobe le temps en son unique présent et lui permet d'être.
Positivement, l'éternité est d'une nature différente du temps et englobe tous les présents. Comme une éponge qui s'imbibe complètement d'eau et finit par en être partout constituer sans perdre sa nature d'éponge, le temps est plein de l'éternité sans perdre sa nature de temps. On a plus tendance à comparer le temps à un fil ou un cercle... Et bien, le fil du temps, si on l'imbibe de colorant rouge, sera tout le temps rouge et plein de cette couleur, qu'on peut retrouver hors du fil, mais qui est présente en tout point du fil. C'est pareil avec l'éternité qui est toujours présente au présente.
L'acte posé existe pour toujours. Lorsque toutes les traces semblent s'effacer, cela reste gravé dans l'histoire éternelle. Il y a une dimension éternelle dans chaque acte puisqu'ils sont posé un jour, et ne peuvent plus ne pas avoir été fait alors.
Une bêtise comme casser un vase, on peut la regretter, la réparer en collant les morceaux ou en rachetant un autre vase, mais on ne peut pas revenir en arrière.
Une blessure, une coupure, peut parfois être guérie en laissant une cicatrice: c'est la marque simultanément de l'existence passée de la blessure qui se poursuit au-delà et de la guérison de celle-ci qui marque le passage à un après.
Dans sa dimension surnaturelle d'être raisonnable doté de volonté, l'homme imprime de façon immatérielle en lui-même tout ce qui le libère et l'élève comme ce qui l'aliène et l'enferre. Cette histoire personnelle s'écrit dans le temps avec pour chaque acte posé une préparation au dernier acte, celui qui inscrit le choix dans l'éternité du bonheur ou du malheur.
Parce qu'un jour il n'y aura plus de temps pour cet immatériel de l'homme, mais seulement l'éternité, le choix de son positionnement dans l'éternité s'exerce dans tous les choix précédents qui ont donc une portée éternelle.
Le seul acte digne d'être posé, c'est le choix du bonheur.
Que chacun de nos actes nous poussent à choisir toujours plus notre bonheur, par un choix authentiquement libre.

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