mercredi 4 juin 2014

Sur la justice pour l'éternité

Pour continuer ma réflexion sur les fins dernières, après avoir écrit sur l'être et le temps, sur la portée éternelle de nos actes, je voudrais aborder la notion de justice et sa dimension éternelle.
Qu'est-ce que la justice? C'est rendre à chacun selon son du. Punir le mal, récompenser le bien.
Prise comme une habitude, la justice devient la volonté constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû. A autrui, et à tout en fait. On parle même de religion pour la justice envers Dieu.
La justice est parfois aveugle et impitoyable: juste, punissant et récompensant, mais sans amour, mécaniquement. Est-ce une justice insuffisamment poussée? Qui n'irait pas assez loin? Ou bien la justice doit être aidée par autre chose pour ne pas être l'instrument froid du chatiment comme de la récompense?
On représente parfois la Justice de façon allégorique avec les yeux bandés, jugeant les situations de façon impartiale. Ce serait déjà un grand bien, mais ce serait triste et insuffisant.
La récompense pour un acte bon posé par l'homme est une libération de cette personne lui permettant de poser à nouveau des actes bons et en même temps une plus grande ouverture au bonheur.
La punition pour un acte mauvais posé par l'homme est une aliénation de sa liberté l'entrainant à poser des actes mauvais et en même temps le coupant du véritable bonheur.
L'intensité des actes va directement influer sur ce qui est dû: un acte vécu pleinement avec beaucoup d'amour ouvre grandement au bonheur et favorise grandement les prochains actes bons, quand un acte vécu avec beaucoup de malice va obscurcir profondément la personne et lui cacher le bien, l'entrainant davatage dans le mal.
Il y a un changement de regard: une personne habituée à faire le mal ne verra même plus en quoi ce qu'elle fait est mal, le regard est profondément noirci; une personne habituée à faire le bien verra davantage le bien produit par ses actes, et illuminera son regard.
Le temps est limité ici-bas, et le nombre d'actes que l'on pose est limité. Dans ce temps qui nous est donné, les actes ont tous une portée éternelle puisqu'ils nous font évoluer dans ce qu'il y a de plus immatérielle en nous: l'intelligence et la volonté.
A la mort, en l'état où se trouve notre intelligence, avec sa clarté et son obscurité, et en l'état où se trouve notre volonté, prompte à courir vers le bien ou incapable de se tourner vers lui, il y aura jugement.
Justice sera accomplie: la volonté se tournera vers le bonheur et le choisira, ou s'en détournera et le fuira. Si on n'est pas tout de suite en état d'être pleinement orienté vers le bonheur, mais qu'on le choisit, alors il y a un passage temporaire, un état intermédiaire d'attente durant lequel on se tourne vers ce bonheur.
La récompense pour le bien se fera dans la mesure de notre empressement dans notre vie à aller vers le bonheur et à l'accomplir, si on choisit le bonheur.
La punition pour le mal se fera dans la mesure de notre aveuglement et notre usage destructeur du mal, si on choisit de se couper du bonheur.
Dans sa dimension finie, l'intelligence et la volonté auront une sanction (récompense ou punition) finie.
Dans sa dimension  infinie, elles en jouiront ou en pâtiront éternellement, de façon infinie.
Il me semble que ce n'est que justice.
Alors, pour profiter du plus grand bonheur possible, d'un bonheur authentique et véritable, c'est maintenant que se pose pour nous cette question: puisque la justice a une dimension éternelle, qu'est-ce que j'attends (et comment) courir vers la récompense qui me sera due!

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